De nouvelles études scientifiques publiée mardi prévoient un réchauffement plus important en 2100 que les versions précédentes. Réaliser les objectifs de l’accord de Paris semble désormais très difficile.
Des températures moyennes en hausse de 6 à 7 degrés
Les scientifiques français regroupés au sein de la plateforme Climeri-France ont participé au programme mondial de simulations du climat. Les deux nouveaux modèles français, mais également d’autres modèles étrangers déjà disponibles, simulent un réchauffement plus important à l’horizon 2100 que les versions précédentes établies en 2012, en particulier pour les scénarios les plus pessimistes en émissions. Cela pourrait s’expliquer par une réaction plus forte du climat à l’augmentation des gaz à effet de serre notent les scientifiques du CNRS.
Seul l’un des scénarios socio-économiques (SSP1 1,9 – marqué par une forte coopération internationale et donnant priorité au développement durable), permet de rester sous l’objectif des 2 °C de réchauffement, au prix d’efforts d’atténuation très importants et d’un dépassement temporaire de cet objectif au cours du siècle.
CNRS
Selon le scénario le plus « pessimiste », l’augmentation de la température moyenne globale atteindrait 6 à 7°C en 2100, soit 1 °C de plus que dans les précédentes estimations. La température moyenne de la planète à la fin du siècle dépend donc fortement des politiques climatiques qui seront mises en œuvre dès maintenant et tout au long du 21e siècle soulignent les scientifiques qui précisent qu’il sera très difficile de réaliser les objectifs de l’accord de Paris.
Des vagues de chaleurs plus fréquentes en France
En France et en Europe de l’Ouest, l’augmentation des vagues de chaleur va se poursuivre selon ces nouvelles études. Les modèles confirment aussi que l’intensité et la fréquence des vagues de chaleur ont augmenté ces dernières décennies. Les modèles prédisent aussi que cette tendance va se poursuivre au moins dans les deux décennies qui viennent, quel que soit le scénario considéré
Le travail effectué par la communauté française a mobilisé une centaine de scientifiques de disciplines variées (climatologues, océanographes, glaciologues, spécialistes de l’atmosphère, de la végétation et des sols, experts en calcul intensif), a nécessité des moyens informatiques importants : 500 millions d’heures de calcul assurées par les supercalculateurs de Genci et de Météo-France, 20 Pétaoctets de données générées.