L’INSEE vient de publier les résultats de sa dernière enquête sur les 13 départements de la région Occitanie. En Bigorre, autour de Tarbes, l’INSEE relève de nombreux atouts. Quels sont ils ? Ces atouts sont ils suffisamment mis en valeur ?
La population du département des Hautes Pyrénées tout d’abord. Dans ce département, 96 % des communes sont rurales, mais la population se partage à parts presque égales entre territoires urbains et ruraux souligne l’INSEE. En effet, 47 % des Haut-Pyrénéens habitent l’une des 17 communes urbaines. Les deux principales sont Tarbes (42 900 habitants en 2020) et Lourdes (13 200 habitants). D’un point de vue démographique, la Bigorre présente une particularité : seulement 14 % des Hauts-Pyrénéens ont moins de 15 ans contre 18 % en France métropolitaine. Le département est le 4e de France ayant la plus faible part d’enfants dans sa population. Le nombre réduit de naissances (entre 1 800 et 1 900 naissances chaque année entre 2018 et 2022) résulte plus de la faible proportion de jeunes ménages que du niveau de fécondité (169 enfants pour 100 femmes en 2022). Depuis les années 1980, les naissances sont moins nombreuses que les décès. Résultat : en 2020, 27 % des habitants ont 65 ans ou plus (seniors) contre 20 % en France métropolitaine.
Tarbes principal bassin d’emploi des Hautes Pyrénées
Le territoire autour de Tarbes, qui concentrait déjà 50,2 % des emplois en 1999, en capte désormais 52,3 %. Le tertiaire non marchand représente 38 % des emplois en 2021 contre 30 % en France métropolitaine : les secteurs de l’administration publique, de la santé, du médico-social et du social sont très présents. Le tertiaire marchand est moins important qu’au niveau national : 41 % des emplois contre 50 %. Les emplois dans l’hôtellerie et la restauration sont nombreux, en revanche les services aux entreprises sont peu développés pointent les experts de l’INSEE.
Données brutes :
- En moyenne sur l’année 2019, 12 % de l’emploi marchand des Hautes-Pyrénées est lié à la présence de touristes, près du double de la moyenne française. C’est le département d’Occitanie où le poids économique du tourisme est le plus élevé.
- Depuis 1975, 76 % des emplois agricoles ont disparu dans les Hautes-Pyrénées contre 66 % en Occitanie.
- Le pastoralisme collectif et la transhumance sont très développés : près de la moitié des surfaces agricoles du département sont des zones pastorales collectives, d’usage partagé et organisé entre plusieurs éleveurs. Le département occupe la 2e place des départements français pour les surfaces collectives destinées aux estives après les Hautes-Alpes
- L’industrie représente 12 % des emplois des Hautes-Pyrénées, quasiment comme en France métropolitaine. Comme au niveau national, l’emploi industriel a connu une forte érosion : depuis 1975, 9 000 emplois industriels ont disparu, dont 6 000 dans le bassin de Tarbes et 2 000 dans le territoire de Lourdes-Bagnères-de-Bigorre.
- Aujourd’hui, deux secteurs industriels sont prépondérants dans les Hautes-Pyrénées : la fabrication de matériel de transport et les industries agroalimentaires.
- Dans l’aéronautique, Daher, le plus ancien constructeur d’avions au monde encore en activité, basé sur le site de Tarbes-Louey, est le premier employeur du département. Un autre employeur important en lien avec le secteur, Tarmac Aerosave à Azereix près de l’aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées, gère l’ensemble du cycle de vie de l’avion : stockage, maintenance, transition et recyclage.
- Alstom Transport à Tarbes-Séméac est spécialisé dans la fabrication des composants clés des transports ferroviaires. De taille plus modeste, l’usine CAF France de Bagnères-de-Bigorre produit des matériels roulants.
- Le taux de chômage dans le département est supérieur à la moyenne de France métropolitaine (8,0 % en moyenne annuelle en 2022 contre 7,3 %).
- Les niveaux de salaires sont modestes dans le département. Le salaire horaire moyen est inférieur de 7 % à la moyenne d’Occitanie et de 14 % à la moyenne de France métropolitaine, du fait de la structure des emplois.
- Le niveau de vie médian des ménages des Hautes-Pyrénées est inférieur à celui de la France métropolitaine (1 750 euros par mois pour une personne seule contre 1 860 euros en 2020).