Pour sauver l’entreprise, l’État souhaite lui accorder une nouvelle aide entre trois et cinq milliards d’euros. Mais une contrepartie est imposée par la commission européenne. Pour éviter toute concurrence déloyale, la compagnie doit céder jusqu’à 24 de ses créneaux de décollage et d’atterrissage à Paris-Orly.
Cela signifie donner à la concurrence douze vols par jour.Quels trajets ou créneaux seront supprimés ? La décision est délicate pour un spécialiste de l’aéronautique : voler moins, c’est se couper les ailes. “Ça veut dire que les compagnies aériennes ultras agressives, l’ultra-low cost, Wizz Air, Ryanair qui n’étaient pas disponibles sur les terrains vont pouvoir y accéder… Aujourd’hui, elle laisse ses concurrents prendre sa place, et ça, ça va l’handicaper sur le long terme”, explique Xavier Tytelman.Air France a déjà bénéficier en 2020 d’une aide de sept milliards d’euros sous forme de prêt, mais rien n’y fait. Elle perd actuellement dix millions d’euros par jour. Au pied du mur, l’entreprise tricolore doit réduire son coût de fonctionnement. Départs volontaire, fermeture de base, les syndicats redoutent les conséquences sociales de ce plan de restructuration.