
Lors d’une réunion dimanche soir au Conseil de sécurité sur la situation tendue dans l’est de l’Ukraine, le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques, Oscar Fernandez-Taranco, a regretté que depuis le dernier rapport du Secrétaire général le 28 mars, la situation en Ukraine se soit considérablement détériorée. « Nous assistons aujourd’hui à la dixième réunion du Conseil sur cette question, alors que l’Assemblée générale s’est aussi saisie de la question le 27 mars », a indiqué M. Fernandez-Taranco lors d’un exposé devant les membres du Conseil de sécurité réunis en urgence dimanche soir. Après deux semaines de calme relatif, depuis le 6 avril, des individus armés et des groupes séparatistes ont commencé à occuper des bâtiments publics et ont pris les armes dans la région de Donetsk en Ukraine, y compris dans les villes de Donetsk, Lugansk et Kharkiv.
la République populaire de Donetsk
« Des individus ont appelé à la sécession et au rattachement à la Fédération de Russie. A Donetsk, certains individus ont proclamé la République populaire de Donetsk », a expliqué le Sous-Secrétaire général, en ajoutant que cinq nouvelles villes sont visées par des soulèvements et l’;occupation des bâtiments gouvernementaux. Les observateurs de l’;ONU ont signalé des barricades et des civils armés des deux côtés ainsi que la présence de milices lourdement armés. A la veille du 13 avril, les autorités de Kiev ont lancé une opération « anti-terroriste » pour récupérer Slavyansk, mais un jour après, elles ont été surpassées par les activistes pro-séparatistes. Les observateurs des Nations Unies ont noté que ces derniers étaient bien armés et organisés. « Une double manifestation aujourd’hui à Kharkiv a causé 50 blessés. Hier, un officier a été tué mais le nombre total des pertes n’est pas encore connu. Aujourd’;hui, le Président en exercice de l’Ukraine a signé un décret accordant aux séparatistes un délai jusqu’à 6 heures du matin pour déposer les armes au risque de voir une opération de grande envergure », a indiqué M. Fernandez-Taranco. « Mais la Fédération de Russie a déclaré qu’elle serait contrainte d’agir si Kiev employait la force. La situation est plus dangereuse que jamais auparavant et le Secrétaire général appelle à la plus grande retenue et au respect du droit international. Il appelle aussi ceux qui ont une influence sur les parties à oeuvrer au retour au calme. Il appelle à un dialogue entre les parties et entre Kiev et Moscou », a-t-il ajouté. M. Fernandez-Taranco a souligné qu’il devient évident que la crise va continuer à s’approfondir si des efforts intenses ne sont pas déployés urgemment. « L’Ukraine est au bord du gouffre mais elle ne sera pas la seule à souffrir. La Fédération de Russie qui partage une longue frontière avec elle risque un débordement avec des conséquences graves. Il faut aussi craindre des répercussions pour l’ensemble de la communauté internationale », a-t-il prévenu.