La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a condamné lundi l’utilisation quasiment généralisée de la torture dans les centres de détention en Syrie par les forces du gouvernement et par certains groupes d’opposition armés. Dans un rapport publié par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), les détails de ces violations des droits de l’homme sont documentés grâce aux témoignages de victimes et de témoins. Le rapport décrit un grand nombre de cas de torture et de mauvais traitements contre des individus détenus dans des prisons du gouvernement et dans les geôles de certains groupes d’opposition. « À l’arrivée dans un centre de détention, les détenus sont couramment battus et humiliés pendant des heures par les gardes », affirme le rapport du HCDH en citant des cas précis de torture et de mauvais traitement infligés par différents services des forces de sécurité du gouvernement. « Les hommes, les femmes et les enfants sont souvent arrêtés dans la rue, chez eux, ou sur leur lieu de travail ou encore aux barrages routiers », explique le rapport. « Souvent les personnes arrêtées sont des militants, dont beaucoup d’étudiants, des avocats, des membres du personnel médical ou encore des travailleurs humanitaires. Parfois c’est juste des gens ordinaires qui se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment ». Un étudiant d’université de 30 ans a expliqué comment il a été battu, sa barbe arrachée, ses pieds brûlés et les ongles de ses orteils arrachés dans un centre de détention de l’armée de l’air dans la ville de Hama, où il a été enfermé et interrogé quotidiennement pendant plus d’un mois. Plusieurs victimes, femmes et hommes, ont également fait état de violences sexuelles. Une femme de 26 ans a affirmé avoir été violée avec une autre femme par un officier des forces de sécurité. Plusieurs victimes de mauvais traitements seraient mortes en détention à cause de la violence qu’ils ont subie. « Parfois, les familles sont sommées de signer des déclarations qui affirment que leurs proches ont été tués par des membres des groupes d’opposition armés et d’enterrer immédiatement leurs morts », indique le rapport. Mme Pillay a rappelé que l’usage de la torture est formellement interdite par le droit international, et ce dans toutes circonstances et à tout moment sans exceptions. « Notre rapport confirme que la torture est couramment utilisée dans les centres de détention du gouvernement en Syrie, et que certains groupes d’oppositions la pratiquent également. Mon bureau a également pris connaissance de graves accusations de torture et de mauvais traitement d’enfants », a affirmé Mme Pillay. « Dans le cadre d’un conflit armé, la torture constitue un crime de guerre. Lorsqu’elle est utilisée de façon généralisée et systématique comme cela est presque certainement le cas en Syrie, cela constitue un crime contre l’humanité », a-t-elle rappelé en exhortant le gouvernement syrien à mettre fin à ces pratiques immédiatement et à libérer les prisonniers détenus de façon arbitraire.
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