Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est déclaré vendredi préoccupé par l’apparente détérioration du climat pour la défense des droits de l’homme au Guatemala, alors qu’au cours des dix derniers jours trois défenseurs travaillant avec des organisations sur les droits des paysans et des peuples autochtones ont été assassinés.
« Nous appelons les autorités à enquêter rapidement sur ces meurtres et d’autres attaques et menaces contre des défenseurs des droits de l’homme, et à veiller à ce que les responsables présumés répondent de leurs actes », a déclaré une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse à Genève.
« Nous exhortons également l’État à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer aux défenseurs des droits de l’homme un environnement sûr et propice à l’exercice de leur travail, à l’abri des menaces et des attaques », a-t-elle ajouté.
Le 9 mai, Luis Marroquín du Comité de Desarrollo Campesino (Codeca), une organisation de la société civile travaillant sur les droits des paysans et des peuples autochtones, a été tué dans la ville de San Luis Jilotepeque Jalapa. Le 10 mai, José Can Xol, un dirigeant de la communauté du Comité Campesino de Desarrollo del Altiplano (CCDA), a été assassiné dans la communauté de Choctún Basilá à Cobán, Alta Verapaz. Et le 13 mai, un autre membre du CCDA, Mateo Chamán Paau, a été assassiné dans la communauté de San Juan Tres Ríos à Cobán, Alta Verapaz.
Les deux dernières communautés, Choctún Basilá et Tres Ríos, sont impliquées dans des processus visant à garantir les droits fonciers et ont travaillé avec le gouvernement sur un accord visant à résoudre plus de 50 conflits fonciers dans le pays. D’autres membres de ces organisations ont également subi des menaces et des attaques au cours des derniers mois, qui ont été documentées par le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies.