L’OMM appelle à une action urgente pour améliorer la gestion des services d’eau et « accroître les investissements dans ce bien précieux ».
L’agence a publié mardi le rapport « The State of Climate Services 2021: Water » (Situation des services climatologiques 2021 : L’eau). Le document établi par une vingtaine d’institutions rappelle que le changement climatique provoque de plus en plus d’événements aux extrêmes opposés.
Ainsi, le nombre d’aléas hydrologiques, tels que les inondations et les sécheresses, augmente sous l’effet du changement climatique. On s’attend à ce que le stress hydrique, aggravé par la croissance démographique et la diminution des ressources disponibles, s’amplifie massivement.
Or, selon le rapport multi-institutions, la gestion, la surveillance, les prévisions et les alertes précoces dans le domaine de l’eau sont parcellaires et inadaptées, tandis que les financements alloués au niveau mondial à l’action climatique restent insuffisants.
Depuis 2000, le nombre de catastrophes liées aux inondations a augmenté de 134%, tandis que la durée des sécheresses a augmenté de 29%. Le nombre de personnes souffrant de ces situations ne fait qu’augmenter, alors que les systèmes de gestion, de prévision météorologique et d’alerte sont encore insuffisants.
Le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, a déclaré que la hausse des températures entraînait une modification du régime des précipitations et des saisons agricoles. L’impact sur la sécurité alimentaire et la santé humaine est donc très important.
M. Taalas a rappelé que les phénomènes météorologiques extrêmes liés à l’eau, tels que les inondations excessives au Japon, en Chine, en Indonésie et au Népal, sont de plus en plus constants. Des millions de personnes se sont retrouvées sans abri et des centaines sont mortes.
En Europe, des inondations « catastrophiques » ont également causé de nombreux décès et la destruction de biens. Dans le même temps, le chef de l’OMM a souligné que « les pénuries d’eau restent un énorme problème dans plusieurs pays, notamment en Afrique ».
Plus de 2 milliards de personnes dans le monde souffrent d’un manque d’accès à l’eau potable et à un assainissement adéquat. Petteri Taalas a insisté sur le fait que le monde doit « se réveiller face à la crise de l’eau imminente ».
Les données du rapport montrent en outre qu’en 2018, 3,6 milliards de personnes ont été confrontées à un accès insuffisant à l’eau pendant au moins un mois dans l’année. Mais d’ici 2050, 5 milliards devraient être touchées.