Sollicité par le gouvernement, le Conseil scientifique a rendu un avis mitigé sur l’opportunité de tenir, ou non, le second tour des élections municipales au mois de juin. Explications.
A Tarbes, Lourdes ou Bagnères, le premier tour des élections municipales n’a pas permis de désigner des majorités. Après 55 jours de confinement et près de 30 000 morts du Coronavirus en France, cela semble déjà si loin ! Pourtant, la question de la tenue du second tour des élections municipales se pose. Et pis encore depuis le début du déconfinement. Problème : une élection, et une campagne électorale, exige des rencontres, entre les équipes, mais aussi et surtout avec les électeurs. Un constat opposé au principe de distanciation physique pourtant nécessaire pour éviter la propagation du virus Covid19 et une “deuxième vague”. Pour résoudre cette équation politique et sanitaire, le gouvernement, avant d’annoncer sa décision, a sollicité l’avis du Conseil scientifique. Lequel, composé principalement de scientifiques et d’aucun spécialiste de science politique ou de juriste, a rendu lundi soir un avis à double interprétation.
Voici ce qu’il faut en retenir :
1. Le Conseil scientifique tient à souligner que la situation sanitaire s’est nettement améliorée par rapport au début du confinement. Par contre, il est difficile d’anticiper une situation incertaine pour les semaines à venir.
2. Le Conseil scientifique souligne les risques sanitaires importants liés à la campagne électorale. Si des élections sont organisées, l’organisation de la campagne électorale devra être profondément modifiée. Il est par contre possible et nécessaire de sécuriser les opérations électorales proprement dites afin de réduire les risques qui leur sont associés.
3. Le Conseil scientifique souligne que d’un point de vue sanitaire, la tenue d’un seul tour de scrutin, quelle que soit la date retenue, est de nature à réduire les risques sanitaires au sens statistique.
4. Quelle que soit l’option décidée par les Autorités publiques concernant l’organisation du 2ème tour des élections municipales, le Conseil scientifique appelle à tenir compte de la situation épidémiologique dans les 15 jours précédant la date décidée du scrutin, ainsi qu’à une surveillance soutenue 15 jours après le scrutin.
5. L’analyse du Conseil scientifique a pour objectif d’éclairer les autorités publiques qui prennent les décisions politiques. Les décideurs publics devront mettre en balance les incertitudes et les risques identifiés avec les avantages liés à la tenue du scrutin.