Opinion – Opinion – La FCPE 65 dénonce l’obligation imposée aux 1200 élèves de seconde en Hautes-Pyrénées d’effectuer un stage
Dans les conditions actuelles, la majorité des élèves risque de ne trouver aucune solution de stage
La FCPE 65 dénonce l’obligation imposée aux 1200 élèves de seconde en Hautes-Pyrénées d’effectuer un stage d’observation en entreprise de 2 semaines, à partir de la mi-juin, au titre de la “reconquête du mois de juin” décrétée par l’ancien VRP de l’éducation nationale Gabriel ATTAL .
Dans les conditions actuelles, la majorité des élèves risque de ne trouver aucune solution de stage. Cette mesure a été élaborée à la hâte, par effet d’annonce, et n’a pas été accompagnée de moyens par le Ministère de l’Éducation Nationale. La circulaire du 28/03/2024 MENE24000643 C a été diffusée auprès des services déconcentrés de l’E.N très tardivement. Ses contours ont été définis aussi avec lenteur, et son application varie grandement selon les lycées.
Les capacités d’accueil en entreprise ou administration ont été largement sous-estimées : tous les élèves de seconde en France sont tenus d’effectuer ce stage au cours de la même période, qui coïncide avec celle de nombreux élèves de lycées professionnels ou étudiants de BTS. Les entreprises ne peuvent les accueillir tous en même temps !
Dans les articles de la presse locale, nous pouvons lire que plus de 50 % des élèves de seconde ont déjà trouvé un stage et qu’il y aurait des bons établissements et des moins bons dans ce domaine. Que deviendront les autres élèves ? Ce constat nous interpelle sur les inégalités territoriales concernant l’implantation des entreprises ou des services publics entraînant en cascade un manque de place pour certain.e.s. Mais aussi que certain.e.s jeunes aussi sont dans l’impasse puisque ils cherchent avant tout un stage en liant avec leur
projet « s’inscrivant dans le cadre du parcours individuel, d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel inscrit à l’article L. 331-7 du Code de l’éducation, appelé « parcours Avenir » comme le stipule la circulaire. Tant qu’à subir un stage d’observation, qu’il soit avant tout en phase avec leur projet.
Quid des frais liés à un stage hors secteur du lycée et la résidence du lycéen.ne.s? (déplacement éloigné, hébergement ….) Quid du surcoût de l’assurance responsabilité que pourrait générer ce stage ? Quid des élèves en situation d’handicap et ayant un P.P.S ou un.e AESH ? Une fois de plus, la responsabilité repose sur les familles, de manière extrêmement inéquitable : celles qui le peuvent feront jouer leur réseau pour aider leur enfant, tandis que d’autres peineront à trouver une place.
Ce sont encore les élèves les moins favorisés qui se retrouveront sans rien. La plateforme 1jeune1solution ( https://stagedeseconde.1jeune1solution.gouv.fr/?mtm_campaign=1j1s&mtm_kwd=home) , ouverte à grand renfort médiatique par le Ministère en mars dernier, ne propose que 400 stages ( d’après les articles de presse publiés le 28/05/2024 ) pour 1200 élèves concernés et ne répond pas forcément aux besoins des 1200 jeunes en recherche de stage.
La circulaire « Séquence d’observation de la classe de seconde du lycée général et technologique » propose à celles et ceux n’ayant pas trouvé de stage des alternatives : *Une solution proposée aux élèves est d’effectuer une période de SNU (Service National Universel). Or, là encore, cette solution n’est pas opérationnelle : Car l’armée ne pouvant encadrer cette année plus de 50 000 jeunes, pour toute la France, et à ce jour toutes les places ont déjà été attribuées.