La France compte actuellement plus de 800 000 personnes se trouvant sous le seuil de pauvreté. Derrière ce chiffre se cache une réalité difficile à vivre pour bon nombre de Français. Avec 803 euros par mois pour une personne seule, il est difficile aujourd’hui de vivre décemment en France. Se nourrir deux fois par jour devient même un luxe. Les associations caritatives agissent quotidiennement pour assurer les besoins élémentaires de ces familles. Mais au-delà des actions des associations, certains acteurs économiques se mobilisent aussi pour éviter le gaspillage alimentaire bien trop important en France et dans l’Union Européenne.
Pourquoi se mobiliser contre le gaspillage alimentaire ?
Face à une pauvreté croissante, il devient difficile d’accepter de jeter 173 kg de nourriture par an et par personne. Même si la France n’est pas le pays qui gaspille le plus en Europe, les acteurs économiques se mobilisent dans le cadre d’une prise de conscience collective et dans un souci de solidarité. Le marché international de Rungis est l’un de ces acteurs actifs pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Au lieu de jeter des invendus, un formidable travail est accompli pour trier et redistribuer les produits consommables aux plus démunis. Bien évidemment, cette redistribution est accomplie par l’intermédiaire des associations notoirement connues comme les Restos du Cœur par exemple. On le sait, les produits les plus concernés par le gaspillage sont les produits frais durant toute la chaîne de consommation, en raison de leur fragilité. Les fruits et les légumes sont les premières victimes du gaspillage et la difficulté est d’assurer un traitement et une conservation irréprochables une fois le produit récupéré. Peu d’associations disposent en réalité des moyens nécessaires pour récupérer et stocker les produits frais (notamment grâce à un camion frigorifique, coûteux et peu fréquent dans les associations). L’association Solaal est l’une de ces associations disposant d’une logistique efficace et dont l’objectif ultime est d’arriver au “zéro déchet” !
À Rungis, la particularité du marché est la quantité des produits qui circulent et les volumes à trier. L’organisation et la logistique sont donc primordiales pour que la redistribution des produits puisse être assurée dans un délai très court afin que la qualité et la fraîcheur des produits soient garanties. Le tri est assuré par des personnes en cours de réinsertion, ce qui leur permet de se former aux métiers de la logistique, réapprendre à avoir un rythme de travail classique mais surtout cela donne du sens à leur action. La page Facebook du marché international de Rungis permet de prendre connaissance de toutes les actions en cours et les actualités du marché.
Comment se mobiliser contre le gaspillage alimentaire ?
Le marché de Rungis a fait des émules et d’autres marchés de province se lancent les mêmes défis afin de réduire ce gâchis alimentaire. La responsabilité sociétale des entreprises pousse ces dernières, comme celle du marché de Rungis, à un projet d’entreprise qui allie l’économie, le développement durable et la réduction du gaspillage alimentaire. Pour éviter la perte des produits alimentaires durant toute la chaîne, une “jeune pousse” nommée Biotraq a eu l’idée de suivre les produits alimentaires durant tout leur acheminement vers le consommateur. Des capteurs sont placés sur les produits alimentaires pour vérifier la température de conservation durant le transport et le stockage mais aussi les chocs subis durant la manutention. Les résultats de capteurs n’empêchent certes pas la perte du produit, mais le traitement des données permet de savoir à quel moment le produit a été altéré afin de mettre en place des process pour éviter que les problèmes se reproduisent. En outre, la solution permet aussi d’apporter une preuve de la qualité des produits achetés. Rungis soutien fermement cette start-up car elle lui permet de convaincre des clients internationaux sur la traçabilité des produits vendus sur le marché et de la qualité des produits.