Alors que le Liban a subi une nouvelle nuit de bombardements israéliens intensifs, les agences humanitaires de l’ONU et leurs partenaires ont décrit vendredi comment des personnes désespérées de fuir la violence ont trouvé le principal poste frontière du pays vers la Syrie coupé par une nouvelle frappe à l’aube, les forçant à contourner à pied « un énorme cratère » et des décombres pour atteindre l’autre côté.
« Il y a eu deux frappes et un énorme cratère a été créé dans le no man’s land entre les côtés syrien et libanais. Il est encore très difficile pour les véhicules de passer par cette route », a indiqué Rula Amin, Conseillère principale en communication au bureau de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
S’exprimant depuis Amman, en Jordanie, Mme Amin a déclaré que les personnes au passage de Masnaa étaient si « désespérées de fuir le Liban qu’elles ont traversé cette route détruite ».
Des centaines de milliers de personnes ont traversé la frontière vers la Syrie par cette route au cours des 10 derniers jours, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Le conflit s’intensifie », a déclaré Mathieu Luciano, chef du bureau de l’OIM au Liban. S’exprimant depuis Beyrouth, il a indiqué qu’entre le 21 septembre et le 3 octobre, environ 235.000 personnes avaient traversé la frontière vers la Syrie par voie terrestre, dont 82.000 Libanais et 152.000 Syriens.
Citant les autorités libanaises, M. Luciano a ajouté que sur la même période, 50.000 Libanais, principalement, et 10.000 Syriens étaient partis par voie aérienne depuis l’aéroport de Beyrouth et qu’environ 1.000 avaient fui par la mer. On estime qu’environ un million de personnes ont été déplacées au Liban depuis octobre dernier, dans un contexte d’intensification des échanges de tirs de part et d’autre de la Ligne bleue, surveillée par l’ONU, qui sépare le Liban et Israël, suite au déclenchement de la guerre à Gaza.