Alors que Daech tire profit de l’instabilité actuelle en Syrie, suite à la chute du régime de Bachar Al-Assad, deux responsables de l’ONU ont mis en garde, lundi, contre la capacité accrue du groupe terroriste à planifier des opérations de déstabilisation sur le continent africain.
L’instabilité engendrée par le renversement de la dictature d’Assad, le 8 décembre dernier, crée le risque de voir des stocks d’armes sophistiquées tomber entre les mains de Daech, a notamment alerté Vladimir Voronkov, le chef du Bureau de lutte contre le terrorisme (BLT), qui veille à la cohérence des activités onusiennes en la matière.
Selon M. Voronkov, qui s’exprimait lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur Daech, cette instabilité touche également les camps et centres de détention du nord-est du pays, où plus de 42.000 personnes, dont certaines auraient des liens avec le groupe, sont toujours détenues.
Constatant un ralentissement considérable du rythme des rapatriements de ressortissants étrangers toujours bloqués à l’intérieur de ces camps et installations, le chef du BLT a appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour faciliter le retour.
M. Voronkov a par ailleurs rappelé que Daech conserve son fief dans la Badia, le désert syrien qui s’étend de Homs à la vallée de l’Euphrate, à partir duquel le groupe terroriste planifie ses opérations extérieures déstabilisatrices, notamment au-delà du Moyen-Orient.
Daech tire en effet profit des conflits en cours et de l’instabilité croissante en Afrique pour mener des opérations sur le continent, s’est inquiétée de son côté Natalia Gherman, la cheffe de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), qui veille à la mise en oeuvre de ses résolutions du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme.
A titre d’exemple, la cheffe de la DECT a mentionné l’État islamique en Afrique de l’Ouest, qui instrumentalise les conditions précaires dans la région pour recruter des enfants, commettre des enlèvements et attaquer des écoles et des hôpitaux.
Au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, a-t-elle ajouté, les opérations décentralisées de Daech continuent de proliférer, tandis que la coopération régionale décline.