Opinion – Alors que l’on parle ci et là avec une pointe d’euphorie – et c’est bien compréhensible – du déconfinement un peu toute proportions gardées – naturellement – comme de la “Libération”.
Alors que la communication du Ministre de l’Éducation Nationale nous explique, sans aucune consultation préalables des enseignants ni des parents ni même semble t’il du Premier Ministre, que les écoles rouvriront progressivement à compter du 11 mai puis que les services de l’Élysée s’empressent de préciser – probablement à l’écoute de l’Ordre National des Médecins qui avec savoir et sagesse fidèle à son serment d’Hippocrate “Primum non nocere”‘ – que cette reprise se fera sur la base du volontariat, comprendre du volontariat des parents et ce alors même que les lois Ferry de 1881 et 1882 rendent l’école obligatoire, que donc celles-ci au regard de la loi doivent soit être ouvertes soit être fermées mais pas laissées au choix plus ou moins téméraire des familles, dans un État de droit la loi ayant jusqu’à preuve du contraire un sens !
Alors que le Gouvernement italien avec pragmatisme et sagesse indique que ses écoles reprendront à la rentrée de septembre et que nous serions inspirés de cesser de tergiverser et d’en faire de même.
Ayons juste une chose à l’esprit en attendant traitements que “savants de Marseille” nous promettaient chimériquement en violation de toute démarche protocolaire efficace scientifique et que les vaccins dont des essais cliniques ci et là sont presque déjà engagés et pour lequel l’Institut Pasteur est l’un des pôles scientifiques mondiaux à la pointe des avancées,
Soyons pragmatiques, prenons du recul, cessons cette frénésie des savoirs des réseaux sociaux où tout un chacun s’autoproclame expert scientifique, chercheur ou médecin et ayons aussi un regard d’historien.
Ainsi n’oublions pas le rappel que nous fait ce dimanche un virologue réputé Allemand, le Professeur Christian Drosten, l‘épidémie de grippe espagnole il y a un siècle s’est d’abord produite au printemps 1918, de manière assez inégale sur les territoires européens, par clusters dirions nous aujourd’hui. On en parla peu parce que la guerre battait encore son plein et que les chaînes dites d’info continues n’existaient pas pour inonder les consciences d’informations trop souvent parcellaires. Des mesures de couvre-feux et de quarantaine furent prises au printemps 1918 et ajoutées a l’été semblèrent efficaces et avoir éradiqué la maladie.
Il n’en n’était pourtant rien sinon jusqu’à l’hiver suivant, où elle réapparue de plus belle et de manière très homogène sur tout le territoire européen. Ainsi une grande majorité des 50 millions de morts de la grippe espagnole sont décédés durant la seconde vague de l’épidémie.
En histoire et cela n’est pas sa prétention loin s’en faut, comparaison n’est pas raison. L’histoire c’est juste une façon de connaître le passé et d’en retenir les leçons pour comprendre le présent et essayer d’écrire un peu si possible un avenir meilleur.
2020 n’est pas 1918 et 1919 mais soyons humbles.
Alors les jours d’après ne seront pas les jours d’avant et ce durant longtemps. Respecter les mesures barrières d’hygiène des mains, d’absence de bise et de poignées de mains et y ajouter le port d’un masque fusse-il appelé “grand public” pour éviter la projection de postillons et d’éternuements à défaut d’avoir des masques chirurgicaux s’impose à tous. Car ne l’oublions pas, même à défaut de test sérologiques représentatifs ils semblerait selon les etudes scientifiques menées qu’entre 5 et 15% de la population, selon les départements ait contracté le virus et que surtout une très grande partie d’entre elle, probablement bien plus de la moitié ait été asymptomatique.
Alors patience et prudence seront à n’en pas douter les maîtres mots de la seconde moitié de l’année 2020.
Alain Mila Doctorant en histoire du droit