Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a averti mardi qu’Haïti était au bord d’une crise alimentaire dévastatrice, les opérations d’aide risquant de « s’arrêter » dans un contexte de violence endémique, alors que le Premier ministre Ariel Henry a démissionné lundi et que des bandes armées ont resserré leur emprise sur la capitale, Port-au-Prince.
Le manque de biens et de ressources aggrave une situation économique déjà précaire, l’eau et les services de base étant « mis à rude épreuve », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU.
Le Secrétaire général de l’ONU a appelé toutes les parties prenantes haïtiennes à agir de manière responsable et a exprimé sa gratitude à la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et à ses partenaires pour avoir facilité la résolution de la crise politique en Haïti grâce à un accord qui vient d’être signé et qui prévoit, entre autres, la nomination d’un premier ministre intérimaire, a déclaré M. Dujarric.
En Haïti, les groupes armés ont pris le contrôle de nombreuses routes principales, les vols vers Port-au-Prince sont cloués au sol et les revenus sont en chute libre dans un contexte de forte augmentation des déplacements, selon les agences de l’ONU. La violence des gangs a déplacé plus de 362.000 Haïtiens, dont plus de la moitié sont des enfants. Depuis le début de l’année 2024, au moins 35.000 personnes ont fui leur domicile pour tenter d’échapper à l’escalade de la crise.