Au total, ce sont près de 41 hauts responsables sud-soudanais qui ont été identifiés en vue de poursuites pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, a annoncé vendredi la Commission des Nations Unies sur les droits de l’homme au Soudan du Sud, évoquant des viols et meurtres à caractère ethnique perpétrés dans ce pays en guerre depuis décembre 2013.
Viols, Tortures, Enfants soldats, destructions, meurtres
Sur la base d’un dossier incluant 58.000 documents et les témoignages de 230 témoins, la Commission indique avoir identifié trois gouverneurs, 17 généraux, cinq colonels, huit lieutenant-généraux et huit brigadiers généraux qui pourraient être poursuivis en vertu du principe de « responsabilité du supérieur hiérarchique », et dont les noms n’ont pas été révélés.
« Il y a suffisamment de preuves pour conclure que ces groupes armés et leurs alliés visent délibérément les civils en fonction de leur identité ethnique, se livrant à des meurtres, des enlèvements, des viols et autres violences sexuelles, ainsi que des destructions de villages et des pillages », a soutenu la Commission dans son rapport. « Ces actes constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité », a ajouté la Commission onusienne, qui dit avoir axé son travail sur des incidents qui se sont déroulés entre juillet 2016 et décembre 2017.
Ce travail a permis de recueillir un éventail de crimes incluant des enrôlements d’enfants-soldats, des cas de tortures et des viols collectifs. « Si les combats continuent avec la même violence, seul un enfant sud-soudanais sur treize achèvera l’école primaire, ce qui sacrifierait toute une génération », indique la Commission. Les personnes âgées n’ont pas été épargnées non plus. Incapables de fuir à pied, elles ont été abandonnées dans les villages pour être massacrées ou brûlés vives.