En dépit de progrès réalisés en Afrique de l’Ouest et au Sahel, notamment en matière de transitions démocratique et politique pacifiques, la situation sécuritaire dans la région demeure une source de grave préoccupation, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité le Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas.
Il a notamment évoqué les attentats au Mali, dont certains se sont soldés par la mort de Casques bleus, à Kidal notamment, précisant que ceux-ci étaient attribués aux groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique du Grand Sahara.
Au Niger, la hausse des incidents sécuritaires contraint désormais le gouvernement à consacrer, en 2018, 17% de ses dépenses publiques au secteur de la sécurité, comparé à 15% en 2017, provoquant des manifestations dans la capitale en raison de l’impact de cette mesure sur l’octroi des services sociaux.
Par ailleurs, après un déclin notable des attaques perpétrées par Boko Haram, les incidents se sont multipliés depuis le mois de septembre, faisant 143 victimes parmi les civils au courant du seul mois de novembre. En tout, deux millions de personnes attendent désespérément que se termine la crise dans le bassin du lac Tchad, s’est-il inquiété.
M. Chambas a indiqué que le Groupe des cinq pays du Sahel avait réalisé des progrès notables pour opérationnaliser leur Force conjointe, notamment en établissant une structure de commandement militaire ainsi qu’un quartier général à Sevaré. Une première opération militaire a également été lancée au mois d’octobre avec des troupes françaises.
Le Représentant spécial a aussi indiqué qu’un plan d’appui à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel sera prochainement partagé avec les partenaires nationaux, régionaux et internationaux afin d’harmoniser les efforts et de définir un appui effectif pour le Sahel.
Poursuivant, le Représentant spécial a affirmé que la propagation exponentielle des conflits intercommunaux et entre agriculteurs et éleveurs avait fait des centaines de victimes et avait averti que cette situation, véritable bombe à retardement, risquait de dépasser le niveau communautaire si on l’ignorait.