Malgré une pluie battante, la manifestation Tarbaise pour la Journée nationale interprofessionnelle du jeudi 17 mars 2022 a été maintenue. Les syndicats CGT, FSU, CGC, UNSA et SOLIDAIRES appelaient à une hausse immédiate, des salaires, traitements, pensions et bourses. Voici la déclaration unitaire finale prononcée à Tarbes :
Depuis plusieurs semaines, notre quotidien est bouleversé par ce que traverse le peuple
ukrainien. Comment pourrait-il en être autrement ? Il est légitime que la soudaineté et la
brutalité d’un conflit ouvert aux portes de l’Europe occupe à ce point nos esprits. Cependant, il
ne faudrait pas que cette tragédie nous fasse oublier notre quotidien, celui d’une véritable
crise sociale que nous avons vue s’amplifier ces deux dernières années au gré des contre-
réformes du gouvernement.
Tout au long du mois de janvier marqué par la journée interprofessionnelle du 27 et de
multiples luttes, notamment dans l’éducation nationale, la santé et le secteur social, les
différentes professions du monde du travail ont su se mobiliser ensemble pour défendre les
salaires et l’emploi dans un nombre important de localités. De nombreux débrayages, lors des
NAO (négociations annuelles obligatoires), notamment dans le secteur industriel, ont permis
également des avancées à l’échelle des entreprises. Plus de 150 000 manifestants, de
nombreux secteurs professionnels ont débrayé. La question sociale et salariale s’ancre dans le
quotidien des salarié-es, dans les entreprises et les services.
La jeunesse elle aussi est confrontée à une grande précarité de vie et de travail et à la
pauvreté. Les retraités, les gens privés d’emploi partagent toutes et tous une même priorité
face à l’accroissement du coût de la vie, celle d’augmenter les salaires, les pensions, les
allocations, les bourses étudiantes. En se mobilisant ces dernières semaines, beaucoup ont
exprimé leurs exigences dans leur entreprise, leur service, leur branche professionnelle.
En décembre 2021, l’inflation en France a atteint 2,8% sur un an.Près de la moitié provient
directement de l’augmentation du prix de l’énergie (carburants, électricité, gaz).En effet,
celle-ci a vu son prix augmenter de 18,6%. De même, les produits alimentaires de première
nécessité connaissent une augmentation importante.
Force est de constater que c’est l’évolution des revenus par rapport à l’inflation qui est
déterminante. C’est un levier essentiel pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages et agir
sur la répartition entre les revenus du capital et ceux du travail ; les entreprises cherchant, en
effet, même dans le contexte de la pandémie, à augmenter leurs profits.
L’enjeu majeur est donc de combattre la stagnation des salaires plus que d’agir
sporadiquement sur l’évolution des prix.
Pour les organisations syndicales CGT, FSU, CGC, Solidaires et UNSA, il faut une
revalorisation immédiate de l’ensemble des salaires dans le secteur privé et des traitements
dans la fonction publique, en commençant par les plus basses rémunérations. Ainsi, il est
urgent d’agir sur le SMIC et le point d’indice.
Il est indispensable que les minimas de branche dans le privé et les grilles de salaires dans la
Fonction Publique soient automatiquement relevés au niveau du SMIC.
Cela doit se compléter d’une ouverture rapide de négociations sur la répercussion de ces
augmentations sur les échelles de carrière dans le public et les classifications dans le privé.
Il est aussi important d’augmenter les bourses pour les étudiants et les pensions pour les
retraités.
Depuis le 1 er octobre dernier, la contre-réforme de l’assurance chômage a commencé à
s’appliquer, réduisant fortement le revenu de remplacement de plus d’un million de
demandeur/ses d’emploi. Cette contre-réforme refuse purement et simplement l’accès à
l’allocation de retour à l’emploi chaque mois pour des dizaines de milliers de personnes en
leur imposant d’avoir travaillé plus longtemps sur une période plus courte pour pouvoir ouvrir
des droits au chômage. Pourquoi, alors que le pays traverse une crise sociale et sanitaire
inédite, le gouvernement Macron décide-t-il de réduire les revenus des plus précaires ?
Ce mardi 8 mars 2022, des mobilisations unitaires avaient lieu dans tout le pays dans le cadre
de la journée internationale des droits des femmes. Alors que la première loi sur l’égalité
professionnelle fête ses 50 ans et que des luttes féministes exemplaires se sont développées,
gouvernement et employeurs refusent de financer des mesures pour s’attaquer véritablement
aux racines des inégalités salariales entre les femmes et les hommes et revaloriser les métiers
les plus féminisés. Ils portent également une lourde responsabilité de n’avoir aucunement
engagé de véritables négociations pour remédier aux inégalités de pension toujours de 40%
inférieures à celles des hommes.
Il faut imposer que les qualifications acquises, l’expérience professionnelle soient corrélées
aux niveaux de rémunération, et agir pour une limitation des écarts de salaires au sein des
entreprises.
Pour peser sur ces revendications essentielles, les organisations syndicales CGT, FSU, CGC,
UNSA et Solidaires soutiennent les mobilisations qui se développent actuellement dans les
entreprises et le secteur public.
Il n’est pas admissible de devoir choisir entre manger, payer son logement, sa facture
d’électricité, faire le plein, acheter des fournitures scolaires ou prendre les transports en
commun, compter chaque euro et être quand même dans la galère !
Nos organisations syndicales s’adressent aux salarié-es du privé et aux agent-es du secteur
public pour maintenir la pression et exiger l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat.
Elles proposent de construire, dès à présent, les conditions d’un grand 1er mai unitaire.