Madame la députée Sylvie FERRER, Monsieur le député Benoît MOURNET,
Mesdames les sénatrices Viviane ARTIGALAS et Maryse CARRERE,
En cette journée nationale de mobilisation appelée par l’ensemble des organisations syndicales de notre pays, nous, représentant.e.s départementaux des Hautes-Pyrénées, vous adressons cette lettre ouverte.
L’intersyndicale nationale constituée depuis juillet 2022, et profondément unie dans le rejet du projet de réforme a souhaité interpeller l’ensemble des parlementaires de façon très solennelle et grave sur la crise politique et sociale que traverse actuellement notre pays, en raison de l’entêtement incompréhensible du gouvernement.
Il n’est jamais inutile de répéter les raisons de la colère. Les arguments portés par l’intersyndicale sont solides, justes. Aujourd’hui, ils sont repris par l’immense majorité des médias, des expertes et experts. Ils ont convaincu l’opinion publique et ne peuvent, mesdames, monsieur, avoir échappé à votre sagacité.
Notre système de retraites par répartition auquel nous sommes très attachés n’est pas menacé et l’exécutif dramatise la situation de manière caricaturale.
Notre système de retraites par répartition auquel nous sommes très attachés n’est pas menacé et l’exécutif dramatise la situation de manière caricaturale. Nous tenons à réaffirmer collectivement notre opposition au projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale (PLFRSS) de réforme présenté par le gouvernement d’Elisabeth BORNE.
Cette présentation caricaturale d’un besoin urgent de réforme du système des retraites se pare d’intentions nobles, toutes plus fausses les unes que les autres. Ce projet serait ainsi, selon le gouvernement, une réforme de justice sociale favorable aux femmes, aux petits revenus et permettant une avancée notoire avec un minimum vieillesse porté à 1200 euros…
La vérité est toute autre. Les femmes comptent parmi les grandes victimes de cette réforme avec l’annulation de l’effet bonificateur des maternités, les travailleurs et travailleuses ayant commencé à travailler tôt vont travailler encore davantage et seule une petite partie des retraité.e.s sera concernée par la mesure des 1200 euros mensuels.
Le reste des mesures d’accompagnement de la disposition phare du recul de l’âge et de l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation (tel que prévu par la loi du 20 janvier 2014 dite réforme Touraine), ne sont que des tentatives d’amortissement des conséquences de cette disposition injuste.
C’est un drame parce que le gouvernement reste sourd
La chance et le drame du pays c’est que nos concitoyen.ne.s se sont aperçus des contre- vérités, en même temps qu’ils ne se découvraient aucune appétence pour travailler dans des organisations où ils se sentent très souvent indésirables dès 55 ans.
C’est une chance parce qu’ils le manifestent, dans des cortèges d’une importance inédite à Paris et en province, par la signature d’une pétition ayant reçu à ce jour un million de signatures, par des réponses aux nombreux sondages témoignant chaque semaine davantage du rejet massif par la population de cette réforme.
C’est un drame parce que le gouvernement reste sourd à une argumentation technique solide, ancrée dans la réalité du travail. Le gouvernement reste sourd à cette volonté populaire et l’incompréhension a laissé place à l’indignation, ainsi qu’à la colère dans un contexte d’après-pandémie, de guerre en Europe, de baisse du pouvoir d’achat et de crainte généralisée pour l’avenir.
C’est la raison pour laquelle, Mesdames les sénatrices, Madame la députée, Monsieur le député, l’intersyndicale des Hautes-Pyrénées se tourne vers vous, notre représentation nationale. Nous sommes persuadés que jamais vous n’aurez une occasion plus belle de prouver que votre travail consiste à relayer les aspirations de vos concitoyen.nes qu’en vous opposant à cette réforme.
Il ne s’agit pas seulement d’empêcher l’adoption et la mise en place d’un dispositif injuste, il s’agit également de redonner à la Nation, confiance dans la réalité et la vigueur de sa démocratie et de maintenir une cohésion sociale menacée.
Nous vous demandons donc solennellement de voter le rejet de ce projet de loi et plus particulièrement son article 7.
Nos représentantes et représentants sont, si vous le pensez utile, disponibles pour vous rencontrer et vous exposer nos positions argumentées et vous convaincre.
Veuillez agréer, Mesdames, monsieur nos salutations républicaines.
L’intersyndicale départementale.