Le nettoyage ethnique des Rohingyas du Myanmar/Birmanie se poursuit, a dénoncé mardi le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l’homme, Andrew Gilmour, au terme d’une visite de quatre jours au Bangladesh.
« Je ne pense pas que nous puissions tirer d’autres conclusions de ce que j’ai vu et entendu à Cox’s Bazar », a ajouté M. Gilmour. Au Bangladesh, le haut-responsable onusien a pu constater le drame des quelques 700.000 réfugiés qui ont fui le Myanmar depuis août dernier et qui, avec la saison des pluies, sont désormais confrontés aux risques d’inondations, de glissement de terrain et de maladies.
« Il semble que la violence généralisée et systématique contre les Rohingyas persiste », a déclaré M. Gilmour. « La nature de la violence est passée de l’effusion de sang et du viol collectif l’année dernière à une campagne de terreur et de famine forcée qui semble être conçue pour chasser les Rohingyas restants de leurs foyers vers le Bangladesh ».
Des femmes et des filles disparues
Un certain nombre de personnes ont déclaré au haut responsable onusien que les Rohingyas qui tentent de quitter leurs villages ou même leurs maisons sont enlevés et ne reviennent jamais. Un homme a raconté comment son père avait été enlevé par l’armée du Myanmar en février. Il s’est vu enjoindre quelques jours plus tard de recueillir le corps. Il a raconté qu’il avait trop peur de demander à l’armée ce qui était arrivé à son père, mais que le cadavre était couvert d’ecchymoses.
Un autre homme a raconté avoir été ligoté par la police des gardes-frontières dans sa propre maison en janvier alors que sa fille de 17 ans avait été enlevée. Lorsqu’il a crié, ils ont pointé un pistolet sur sa tête et lui ont donné des coups de pied à plusieurs reprises. Quand il a essayé plus tard de retrouver sa fille, les policiers l’ont de nouveau battu, cette fois avec les crosses de leurs fusils. Sa fille n’a pas été vue depuis le 15 janvier.
Les cas de femmes et de filles enlevées et disparues sont courants. Leurs proches craignent le pire : qu’elles aient été violées et tuées.