Ce sont plusieurs dizaines d’avions du monde entier qui sont alignés comme des jouets d’enfants sur le plus grand parking de France. Depuis le début de la crise sanitaire due au Covid-19, l’entreprise française Tarmac Aerosave ne sait pas comment faire pour stocker tous ses avions qui ne peuvent plus visiter les airs. La société a déjà agrandi ses sites de Tarbes, de Teruel en Espagne et de Toulouse, mais a également créé un nouveau site à Vatry, dans la Marne, en juin.
Tarmac Aerosave et Covid-19
Au plus fort de la crise, l’équivalent de 90 % du trafic aérien était complètement figé. Le leader européen de stockage d’avion a donc profité de la situation sanitaire exceptionnelle pour augmenter ses capacités d’accueil sur ses différents sites français et son site espagnol. En 2019, la société accueillait 150 avions et, aujourd’hui, ce sont près de 250 appareils qui sont cloués au sol, sur les parkings géants des quatre sites. Mais la liste d’attente est encore longue et la situation ne s’améliorera probablement pas d’aussitôt.
Lorsqu’un avion arrive sur un des sites de Tarmac Aerosave, il n’est pas installé puis laissé à l’abandon, loin de là. En effet, l’entreprise met un point d’honneur à chouchouter ses occupants afin de les maintenir navigables : ils colmatent les orifices et protègent les zones sensibles, effectuent des tests sur le système électronique et les entretiennent autant que nécessaire. Mais aujourd’hui, les sites sont saturés et l’équipe doit pourtant trouver une place à chaque avion tout en rationalisant le plus possible l’espace. Ainsi, le responsable des opérations du site a annoncé que son équipe mettait tout en œuvre pour que les avions qui ne pourront plus voler aient une fin de vie digne de ce nom. Pas de funérailles ni de cartes commandées sur https://remerciementdeces.fr/ évidemment, mais une valorisation maximale de l’appareil. C’est d’ailleurs plus de 90 % de l’appareil qui est recyclé.
La polyvalence de mise
Tarmac Aerosave a vu le jour en 2007. Elle a été créée par les filiales d’Airbus, Suez et Safran avec un objectif premier : assurer la fin de vie des Airbus livrés dans les années 1970 et les recycler de manière écoresponsable. L’activité a très vite dû se diversifier pour s’ouvrir dans un premier temps à d’autres clients et assurer le stockage ainsi que la maintenance d’avions d’autres compagnies.
L’été 2019 a été excellent pour le trafic aérien avec une hausse de 4,1 % et les pronostics pour l’année suivante étaient plus que positifs. Tarmac Aerosave a donc décidé d’embaucher 150 personnes de plus et une hausse de 20 % sur le chiffre d’affaires était attendue. Mais le Covid-19 en a décidé autrement.
Interrogé sur la situation de sa société, M. Lecer, le directeur, a répondu que si la demande de stockage était en forte hausse depuis le premier confinement, le chiffre d’affaires dégagé par la maintenance avait, lui, chuté de 40 %. L’activité la plus rentable est en effet en perte de vitesse à cause de la reprise du trafic aérien toujours très incertain. Les compagnies font ainsi le choix de mettre les lourds travaux de maintenance à plus tard. D’autres ne sortiront pas indemnes de la crise sanitaire et de nombreux avions pourraient ne plus jamais revoir les nuages.
Le président de la société Tarmac affirme que son entreprise n’a pas bénéficié de la crise, mais qu’elle n’a pas non plus complètement sombré. Le chiffre d’affaires 2020 s’est maintenu au niveau de celui de l’année précédente grâce à ses quatre domaines d’activités : le stockage, la maintenance, la transition et le recyclage.
Des vols toujours très limités
Pour lutter contre la propagation du virus, le gouvernement français a une nouvelle fois mis en place des mesures pour limiter les déplacements. Ainsi, tous les voyages vers ou en provenance d’un pays hors de l’Union européenne sont formellement interdits, sauf en cas de motif justifié. Pour un déplacement vers ou depuis l’Union européenne, les frontières restent ouvertes et les Français peuvent donc se déplacer sous certaines conditions : réaliser un test PCR moins de 72 heures avant le vol et fournir une déclaration sur l’honneur d’absence de symptômes pouvant être liés au Covid-19.